vendredi 18 octobre 2013

Revue de presse du 7 au 18 octobre

par Raymond Blanchard, agent de recherche et projets
Un peu à l’image des emballages spéciaux de l’Halloween, on vous fait un spécial 2 pour 1 sur les nouvelles cette semaine, allez hop!

Il y a deux semaines, pendant que s’estompait –bruyamment- la colère à l’égard des conditions de retraite d’Yvon Fontaine (voir la lettre de Marie-Noëlle Ryan, présidente de l’ABPPUM, dans l’Acadie Nouvelle du 5 octobre, en p. 17, et la réaction d’un groupe de profs de SCPO dans celle du 11 octobre, en p. 19), les étudiants internationaux de l’UdeM mettaient à exécution leur menace de boycotter la Soirée internationale. On parle d’un geste éloquent : l’AÉÉIUM force, à toutes fins pratiques, l’annulation de la Soirée internationale en guise de contestation de la hausse de 999$ qui leur a été imposée le printemps dernier (L’Acadie Nouvelle).

Ironiquement, peut-être, les Caisses populaires acadiennes ouvraient la même semaine un centre de service sur le campus de l’Université de Moncton, pour «séduire une jeune clientèle» (Radio-Canada). Il demeure que la présence des Caisses en remplacement de la Banque nationale semble un choix logique de partenariat pour notre institution.

Toujours à l’UdeM, un partenariat a été mis en place par le gouvernement provincial avec le secteur privé et les universités pour faciliter l’exportation de produits fabriqués au N-B. C’est l’entreprise Fenêtres Nordist, de Shippagan, qui bénéficiera de l’aide de l’UdeM pour développer de nouveaux marchés dans le sud des Etats-Unis et en Amérique du Sud (Radio-Canada). UNB est également impliquée dans ce partenariat. Vous voyez, il y a encore de l’espoir : on a pas forcément besoin de savoir bâtir des pipelines pour savoir à qui les vendre et comment…

Et juste à côté d’UNB, il y a eu réaction officielle de l’AÉNB quant à l’augmentation des droits de scolarité à STU qui a, je vous le rappelle, dépassé les montants recommandés par le gouvernement provincial le printemps dernier (The Argosy). Pat Joyce, président de l’AÉNB, trouve inquiétant que STU ait pu ignorer les recommandations du gouvernement en toute impunité, ce qui peut créer un précédent dangereux dans notre province. Toutes des choses qu’on a déjà dites en mai dernier (Info-FÉÉCUM), quand c’était pertinent de le faire. Foi de quoi, ce que l’AÉNB fait supposément pour les étudiants du N-B, on est capables de le faire mieux tout seuls, et drôlement plus vite, en plus!

Saviez-vous que Gabriel Nadeau-Dubois a lancé dernièrement un livre faisant état de ses réflexions sur le mouvement étudiant du printemps érable? Son bouquin, intitulé Tenir tête, est «une charge antilibérale» de l’aveu de l’auteur lui-même (Le Devoir). Lancé le 10 octobre chez LUX Éditeur, il constitue sans aucun doute une lecture fort intéressante. Disponible sur le site web de LUX au http://www.luxediteur.com/gnd, au coût de 19,95$.

Passons à la semaine du 14-18 octobre. Ha. 14-18.

Eh bien, cette semaine au nom équivoque s’est déroulée –c’est presque approprié- sur la trame d’un conflit né de la poudrière qu’est devenue la question de l’exploitation du gaz de schiste dans la province. D’un côté, SWN Resources et la GRC, de l’autre, les manifestants anti-exploitation. Au «milieu», comme la tumbleweed dans le chemin entre les deux adversaires, le gouvernement Alward, qui va où le porte le vent sans avoir autre chose à offrir lui-même, que du vent.

J’avais un vilain pressentiment que cette affaire finirait par se gâter (Info-FÉÉCUM), du moment où SWN a obtenu une injonction contre les manifestants, que personne ne semblait vouloir –ou pouvoir- leur servir. Finalement, SWN a fait paraître l’injonction dans les journaux imprimés par Irving, en espérant que la première chose que faisaient les manifestants le matin en se levant était de lire leur journal.

Ben voyons donc!

Ça n’a pas marché, et le 17 au matin la GRC est arrivée sur place avec fusils, chiens, boucliers et camouflage pour mettre fin au blocus. C’était un peu brutal, mais au moins ça a le mérite d’être clair. Les médias, tenus à l’écart, nous ont servi plusieurs récits assez semblables de l’échauffourée (tapez «Rexton» dans n’importe quel site des grands médias d’information, même La Presse en parlait!), au cours de laquelle cinq voitures de police ont été incendiées. Mais je vous invite à lire le compte-rendu de Miles Howe, de la Halifax Media Co-op, qui a vécu le tout du côté des manifestants (Halifax Media Co-op). Ce dernier, présent sur les lieux dès le début de l’occupation, a été parmi les quelques 40 individus arrêtés par la GRC au cours de l’affrontement. Une autre lecture intéressante, pour le moins dire.

Ça a bardé. Mais –heureusement- pas de morts ni de blessés sérieux (well, pas de blessures physiques en tout cas) d’un côté ni de l’autre. On apprend ce matin dans l’Acadie Nouvelle, par contre, que le campement des opposants est encore là où la GRC l’a trouvé vendredi, à quelques exceptions près (L’Acadie Nouvelle).

Et entre temps, le 15 octobre, se tenait à l’UdeM une table ronde sur l’exploitation du gaz de schiste, d’où émane un consensus voulant que l’information probante sur l’industrie (dans une perspective autant économique qu’environnementale) manque encore pour justifier l’exploitation de la ressource dans notre province (L’Acadie Nouvelle).

Alors voilà, c’est tout pour…. Ah! J’oubliais Brian Gallant!

Gallant, chef du parti libéral du N-B, a déclaré qu’il abolirait la contribution parentale du calcul de l’aide financière si son gouvernement était porté au pouvoir lors des prochaines élections (L’Acadie Nouvelle, 18 octobre, p. 18, et sur le site officiel du parti libéral). Cet engagement fait écho à ses propos lors de notre récent sommet sur l’éducation. Serait-ce la pointe d’un iceberg?

On l’espère (dans le sens français comme acadien du terme), Brian.

Aucun commentaire: